Nos journées sont remplies de décisions à prendre.
« Quelles tâches dois-je effectuer en PRIORITÉ aujourd’hui? »
« Est-ce que je dois acheter ce produit OU ce produit? »
« Est-ce que je DOIS changer de métier? »
Etc…
Le principal problème que l’on rencontre face à une décision à prendre, c’est la PEUR.
Peur de regretter.
Peur de manquer une opportunité.
Peur de se tromper ou de faire le MAUVAIS choix.
Or toutes ces décisions demandent des RESSOURCES COGNITIVES plus ou moins importantes.
Plus la journée avance, plus les décisions sont difficiles à prendre car notre fatigue intellectuelle nous embrouille.
Voici donc un article qui va vous aider à mieux comprendre le PROCESSUS de prise de décision.
Et je vous propose ensuite 5 méthodes CONCRÈTES pour vous faciliter la vie.
Les 4 grands types de décision

Toute décision repose sur 2 critères principaux : la COMPARABILITÉ des options et la CONSÉQUENCE de ce choix.
On peut donc classer les décisions dans 4 catégories :
Catégorie 1 : Une comparaison facile ET une décision sans conséquence
Exemple > Je dois choisir entre un stylo noir et un stylo bleu pour travailler.
Catégorie 2 : Une comparaison difficile ET une décision sans conséquence importante
Exemple > Je dois choisir entre un RDV en présentiel ou un RDV en visio-conférence pour un nouveau prospect
Chaque option a ses avantage ET ses inconvénients, il n’y a pas de solution miracle.
Pourquoi « se prendre » la tête ?
Catégorie 3 : Comparaison facile ET conséquence(s) importante(s)
Exemple > Je dois choisir entre 2 logiciels de comptabilité
Le choix sera facile SI j’identifie les critères importants pour mon activité.
Catégorie 4 : Comparaison difficile ET conséquence(s) importante(s)
Exemple > Est-ce que je reste salarié ou je créé ma propre entreprise ?
Ici, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse à ce choix difficile.
L’évaluation purement rationnelle ne peut pas vous aider.
D’après la philosophe Ruth Chang, dans ce cas de figure, quelque soit la décision prise, l’important est de pouvoir la justifier par des arguments subjectifs.
J’espère que maintenant vous essaierez d’analyser vos décisions au regard de ces catégories pour vous éviter des nœuds au cerveau…
Il y a un autre sujet dont je voulais parler, les erreurs d’estimation SYSTÉMATIQUES.
Ce sont des raccourcis mentaux dans lesquelles nous tombons tous.
Voici comment les reconnaître.
Les erreurs d’estimation SYSTÉMATIQUES
Erreur n°1 : L’effet d’ancrage

Le PREMIER AVIS que nous entendons sur une personne influencera quasiment systématiquement notre opinion d’elle.
Le PREMIER prix exprimé constitue la base de négociation.
« La PREMIÈRE impression est souvent la bonne ».
Il faut faire preuve d’un pouvoir de conviction ÉNORME pour déplacer un ancrage une fois qu’il est posé.
La solution pour éviter de tomber dans ce piège de l’ancrage ?
Ne vous ANCREZ pas à votre première impression ! 😉
Erreur n°2 : L’erreur de confirmation

Nous interprétons les informations de telle manière qu’elles CONFORTENT nos préjugés ou nos convictions pré existantes.
Ou plutôt nous IGNORONS les informations qui contredisent nos préjugés.
Avez-vous déjà cherché sur Google des contre arguments à vos propres propos ?
Si oui, bravo !
La solution pour éviter le piège de l’erreur de confirmation ?
Partez du principe que vous avec tort.
Erreur n°3 : L’erreur de disponibilité

Nous bâtissons la plupart du temps nos arguments sur des informations SIMPLES, entendues à la télé & à la radio ou essentiellement autobiographiques.
Le résultat c’est que nous CROYONS avoir suffisamment d’informations pour nos décisions.
Mais c’est un leurre.
Dans le monde de l’entreprise, pour moi, c’est l’utilisation intensive de slides Powerpoint qui est responsable d’une perte de sens et de profondeur des informations.
Un titre et 3 bullets points ne permettent pas de comprendre un notion complexe.
Je vous conseille d’ailleurs cet excellent article du New York Times (en anglais) qui s’intitule « We have met the ennemy and he’s Powerpoint » sur l’utilisation intensive de Powerpoint par les soldats américains durant la 2nde guerre d’Irak.
Si vous ne parlez pas anglais, j’ai un article « Réunion classique versus Réunion en Mind Mapping » où j’explique pourquoi j’utilise très rarement Powerpoint.
La solution pour éviter le piège de l’erreur de disponibilité ?
Méfiez-vous des évidences anecdotiques.
Et arrêtez d’écouter les « grandes gueules » sur RMC.
Un bel exemple d’utilisation EXCESSIVE de l’information autobiographique pour parler de sujets complexes…
Erreur n° 4 : L’erreur de rapidité
Si les décisions IMPULSIVES peuvent être judicieuses, ce n’est pas une généralité.
Avez-vous déjà répondu IMMÉDIATEMENT à un client mécontent ou un commentaire désobligeant sur Facebook ?
En général, une réponse trop hâtive ne donne pas les résultats escomptés…
La solution pour éviter le piège de l’erreur de rapidité ?
Prendre un temps MINIMUM de réflexion avant chaque décision.
Ce conseil est particulièrement dédié aux personnes qui ne savent pas dire non ou qui en tendance à se lancer des challenges en permanence.
Elles regrettent en général leur décision après-coup.
Si vous êtes dans ce cas, je vous propose des solutions concrètes dans cet article sur les 7 personnalités VICTIMES du temps.
Maintenant que nous avons vu les raccourcis mentaux responsables des erreurs les plus courantes,
Voici maintenant 5 méthodes pour vous aider à prendre des décisions plus rapidement.
5 méthodes pour prendre une décision plus rapidement
Méthode #1 : Restreindre volontairement les choix

Si vous avez du mal à prendre une décision rapidement, c’est peut-être parce que vous vous créez trop d’options.
Cela le cas quand on veut acheter un ordinateur et qu’on fait un « benchmark » de TOUS les avis de TOUS les sites de vente en ligne d’Internet.
C’est ÉPUISANT pour votre cerveau.
« Trop de choix tue le choix. »
Surtout pour une décision de catégorie 3 (critères de comparaison faciles à identifier et conséquences peu importantes).
Je vous propose donc de LIMITER volontairement vos recherche à 3 ou 4 sites maximum.
En général cela suffit amplement.
Cela peut paraître incroyable mais Marc ZUCKERBERGet Barrack OBAMA portent toujours la même tenue pour limiter la charge mentale due aux nombreuses décisions qu’ils doivent prendre toute la journée !
Si vous ne me croyez pas, voici un article très sérieux du journal Le Monde qui en parle.
En parlant de Barack OBAMA, la 2ème méthode est aussi utilisée par l’ex président des Etats-Unis.
Méthode #2 : La méthode du « Oui ou Non »

La méthode du « oui ou non » est une bonne méthode pour agir rapidement.
C’est particulièrement utile quand on doit évaluer un risque dans un délai très court.
C’est d’ailleurs ce que font les médecins urgentistes à l’arrivée d’un patient pour évaluer la situation et prendre une décision.
Le patient a t’il de la fièvre ? Oui ou Non
A t’il pris des médicaments ? Oui ou Non
Est-il conscient ? Oui ou Non
Tout ça pour poser un diagnostic rapide et prendre une décision sur la suite à donner.
Cette méthode implique des paramètres pré établis clairs et précis.
Il faut donc pouvoir ANTICIPER.
En 2013, Barack OBAMA a instauré 3 questions pour trancher RAPIDEMENT sur la question des attaques de drones.
Pour éviter les tergiversations.
Question 1 : La situations représente t’elle un danger immédiat ? Oui ou Non
Question 2 : Sommes nous les seuls à pouvoir agir ? Oui ou Non
Question 3 : L’attaque peut-elle être menée sans victimes collatérales ? Oui ou Non
Si, et seulement si la réponse aux 3 questions était positive, l’autorisation de tirer était donné.
Des questions claires et précises, c’est la clé.
Méthode n°3 : Décider d’un temps maximal pour prendre une décision

C’est un jeu amusant pour s’entraîner à prendre une décision rapidement.
Je l’ai fait pendant des années pour « éduquer » mon cerveau.
Car oui on peut muscler son cerveau pour mettre en place une nouvelle habitude.
Au restaurant, une fois que j’ai lu le menu, je m’autorise 10 secondes maximum pour choisir mon plat.
Cela « m’oblige » aussi à ne pas regretter mes choix.
Vous pouvez vous aussi vous entraîner.
Sur des décisions de catégorie 1, 2 & 3.
Pour les choix de catégorie 4, il vaut mieux expérimenter la méthode n°4 ci-après.
Méthode #4 : Faire appel à son intuition

Il est parfois utile de faire appel à son subconscient pour prendre des décisions.
Mais comment faire ?
Il est IMPOSSIBLE de lui poser directement la question.
Je vous propose donc d’essayer de prendre une décision avec une pièce de monnaie.
Pour jouer à pile ou face.
Pile = telle décision
Face = autre décision
Vous lancez la pièce.
Vous regardez le résultat.
Et vous faîtes attention à la 1ère réaction dans votre cerveau.
Il n’y a que 2 possibilités.
Ce sera « Zut! » ou « Super! »
Vous avez la réponse de votre inconscient…
Méthode #5 : Déléguez la décision à quelqu’un d’autre

Oui ça peut paraître bizarre de laisser quelqu’un d’autre décider à votre place.
Mais avouez que cela peut vous permettre :
- de vous éviter des nœuds au cerveau
- d’avoir à prendre une décision alors que vous n’êtes objectivement pas le (la) mieux placé(e)
- de sortir de votre cadre habituel de pensée et d’obtenir des RÉSULTATS que vous n’avez jamais eu avec votre façon de penser
- d’autonomiser vos collègues ou votre équipe pour vous libérer du temps et/ou de la charge cognitive sur des actions à plus de valeur ajoutée
Bien sût, ces 5 méthodes peuvent se COMBINER pour encore plus d’efficience.
Pour vous aider à retenir le contenu de l’article nous avons vu :
- Les 4 catégories de décision : OPTIONS comparables ou pas & CONSÉQUENCES importantes ou pas
- les 4 raccourcis mentaux qui provoquent des erreurs : ancrage trop fort, biais de confirmation, simplification extrême & décision impulsive
- 5 méthodes pour prendre une décision plus rapidement : limiter les options, « oui ou non », temps maximum, intuition & délégation
Mon article a été inspiré par un livre très intéressant « Le livre des décisions » de Mickael KROGERUS et Roman TSCHAPPELER qui analyse 50 modèles de prise de décisions. Le format est original (très visuel) et il remet en questions beaucoup de croyances et limites personnelles…
Pour acheter ce livre :
Merci pour l’article.
Je viens de lire quelques livres sur la prise de décision dans le cadre d’un personnal MBA et j’en retiens 2 particulièrement.
Thinking, Fast and Slow de Daniel Kahneman et son célèbre « System1 / System 2 » mettant en « opposition » deux systèmes de décision (intuitif vs rationnel)
Le second est « Décider vite et bien » de Matthias Nöllke (un petit ajout personnel vu qu’il n’est pas dans la liste du PMBA). Il revient sur l’évaluation d’une idée / décision sur base de la méthode des chapeaux.
Très intéressant, merci